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AGIR

interroger son diocèse
sur la gestion des abus

Louis Pradel

Il est donc logique qu’un laïc qui confie son enfant à une mission d’Église, puisse savoir quelles sont les garanties qui lui sont données, sans tomber dans une psychose généralisée. La pratique du déplacement des agresseurs étant suffisamment documentée, la confiance ne peut pas être donnée aveuglément. Les laïcs peuvent se renseigner auprès de leur diocèse sur les normes en vigueur.

 

Parfois, les normes sont présentées sur le site internet du diocèse. En effet, les prêtres, diacres et laïcs en mission ecclésiales sont envoyés par l’évêque du lieu, qui en a la responsabilité. Ces questions d’abus sont souvent centralisées au niveau de chacun des 97 diocèses auprès d’un vicaire général, qui est un auxiliaire de l’évêque. Pour faire face aux abus sexuels sur mineurs, chaque diocèse de France a réagi de manière différente, par des enquêtes, des normes, des déclarations, des sanctions, etc… En allant regarder sur le site de son diocèse, on peut apprendre ce qui est fait.

 


 

Par exemple, sur le site du diocèse de Gap, on tombe dès la page d’accueil sur un visuel sur la question des abus. On trouve ensuite rapidement les actions qui ont été faites (et cette liste n’est pas exhaustive) :

  • Enquête systématique sur tous les prêtres
  • Formation du clergé
  • Affiche A4 dans tous les lieux ecclésiaux pour proposer la cellule d’écoute

 


 

Sur le diocèse de Pamiers Couserans et Mirepoix, une page accessible par recherche présente les actions. Elle n’apparait pas dans le menu, ni dans le menu des services diocésains. Les actions présentées :

  • « Mise en place une cellule d’accueil et d’écoute des victimes et témoins d’abus ou de violences (physiques ou sexuelles) faites aux mineurs au sein de l’Église »
  • « Un chemin de formation et d’information sur les signaux d’alerte auxquels il faut prêter attention, les situations « à risque », et les possibilités d’action, pour protéger les mineurs ou les plus faibles.

 


 

Dernier exemple, sur le site du diocèse de Fréjus-Toulon, il faut utiliser le moteur de recherche avec le mot clé « pédophilie », pour trouve une page présentant les mesures locales :

  • Une cellules de veille pour « accueillir, écouter et accompagner les victimes » 
  • Une autre cellule de veille pour « assurer l’évaluation des situations des prêtres ayant commis des actes répréhensibles ainsi que la prévention auprès de tous les acteurs intéressés ».

 


 

A Lyon, après avoir rencontré le curé de la paroisse, et à son invitation, 5 laïcs ont rencontré le vicaire Yves Baumgarten. « Il nous a très longuement reçus, nous a expliqué la complexité de certains cas, et a expliqué ce qui était fait. Nous avons fait part de certaines inquiétudes, comme l’absence de garantie que tous les agresseurs avaient été écartés ; nous avons regretté que la communication soit passive. Et nous avons finalement été écoutés, le diocèse a décidé de diffuser des tracts dans toutes les paroisses sur ce qu’ils faisaient »

 

Chaque laïc peut, seul mais préférablement avec d’autres catholiques, se renseigner puis questionner, suggérer, encourager, les responsables du diocèse en charge de ces questions.

Quelques repères pour être productif

 

Prier !

Ce combat peut nous ébranler en profondeur, car il touche à ce qui est cher et intime : notre foi, notre sexualité, nos familles, nos enfants.

 

Se souvenir qu’on répond à l’appel du Pape François sur les abus

« Il est impossible d’imaginer une conversion de l’agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu »

 

En parler

Avec d’autres paroissiens ou amis du diocèse, pour connaître les inquiétudes, attentes, envies de chacun, et approfondir les siennes.
Avec son curé, dans une démarche de questionnement, pas dans un climat de suspicion ! Il pourra vous présenter au vicaire général éventuellement.

 

Se renseigner

Sur le site de son diocèse sur ce qui est fait. Le site de la conférence des évêques de France propose aussi des repères.
Éventuellement, regarder ce qui est fait dans les autres diocèses. Attention, le but n’est pas la surenchère de communication, ni l’uniformisation des pratiques, chacune étant différente.

 

Un dernier point de vigilance : il existe toujours une différence, plus ou moins grande, entre une norme et son application. Aucun règlement, aucune législation ne pourra garantir 100% de sécurité.